Chanson bretonne. C’est le titre du dernier livre de Jean-Marie Le Clézio. Avec ses récits d’enfance, je finis mes journées. Ses longs moments passés en Bretagne pendant les vacances racontent et me plongent dans les histoires d’hier. Dans les histoires d’un territoire et de sa culture et de sa langue et de ses gens et de ses caractéristiques. Et me replongent dans les histoires de mon enfance. Je venais aussi en vacances, je venais aussi de la capitale. Le souvenir intact des retrouvailles avec la vieille tante Marguerite, de ses mots en breton et de la dégustation des crêpes de froment cuites sur sa cuisinière à charbon. Et toutes ces histoires du Trégor. Celles de mon grand-père. Celle de la maison. Celles des voisins. Celles des amis. Mon lien à ici, toutes les histoires qui le constituent, resurgissent dans la douce mélodie de Chanson bretonne. Et ce dimanche, portée par la tendre nostalgie de ces temps anciens, j’ai mis de côté l’écriture et j’ai tenté d’oublier, un instant, les histoires du monde d’aujourd’hui. J’ai grimpé le talus d’un magnifique verger légèrement pentu, j’y ai fait des roulades à n’en plus finir et j’ai atteint le fond du champ et de là, j’ai regardé la mer. J’ai eu soudain besoin de repères géographiques et je me suis souvenu que j’avais dans mes affaires une mappemonde gonflable alors j’ai soufflé, j’ai soufflé, j’ai soufflé tout ce que je pouvais et le monde s’est arrondi entre mes mains et depuis, coincé comme un coussin entre mon coude et ma cuisse, je prends appui dessus pour écrire. Et ce matin, je me suis levée très tôt, j’ai pris le monde sous le bras, j’ai ouvert la porte d’entrée de ma petite maison d’écriture, j’en ai fait le tour et j’y suis entrée à nouveau par la porte fenêtre. Je poursuis ma route. C’est la fin de cette étape de résidence avec L’image qui parle, je reviens en juin et j’espère que d’ici là, la liaison avec Paimpol sera rétablie. La chanson bretonne ne cessera pas de jouer en attendant.
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